Un an après la grève des femmes
Du respect, du temps, de l’argent. Plus que jamais !
Le 14 juin 2019 a eu lieu en Suisse la plus grande mobilisation politique depuis la grève nationale : plus d’un demi-million de femmes sont descendues dans la rue ce jour-là pour l’égalité. Nous voulons maintenant des actes. Les syndicats s’engagent daans le cadre d’une semaine violette pour la valorisation des professions féminines et réclament des salaires enfin plus élevés pour les femmes : actions dans les entreprises, déclarations des branches et débats en ligne. Sous le slogan : Du respect, du temps, de l’argent. Plus que jamais ! Car la crise du coronavirus a clairement mis en évidence que le travail des femmes est indispensable. Pourtant, il continue à être sous-estimé et sous-payé.
La grève des femmes* de 2019 a donné un signal fort. Mais les progrès en matière d’égalité sont encore beaucoup trop lents. Il y a bien eu quelques succès, comme la décision parlementaire sur le congé paternité ou la féminisation du Parlement en automne 2019 ainsi que des progrès ponctuels dans certaines branches et conventions collectives de travail, mais la situation ne s’est pas suffisamment améliorée.
Les applaudissements au balcon et une prime pour coronavirus ne suffisent pas. Il est grand temps que les salaires des professions mal rémunérées, typiquement assumées par des femmes, augmentent de façon durable. L’examen rigoureux des salaires sous l’angle de la discrimination, comme le prescrit dès le 1er juillet la loi révisée sur l’égalité, offre de ce point de vue des opportunités. Les syndicats poursuivron résolument sur cette voie.
Il faut continuer à mobiliser l’opinion publique : après trois ans d’apprentissage, les éducatrices de la petite enfance et le personnel d’aide et soins à domicile par exemple gagnent entre 4’000 et 4’500 francs, alors que les peintres, couvreurs et maçons gagnent environ 1’000 francs de plus après un apprentissage de même durée. Le salaire médian des vendeuses s’élève à seulement 3’067 francs par mois, alors que les salaires de leurs client-e-s sont probablement deux fois plus élevés. C’est la raison pour laquelle les associations de l’USS se mobilisent dès le 8 juin, au moyen de débats en ligne avec les branches, d’actions dans les entreprises et auprès du public. Pour donner du poids aux revendications de la grève des femmes et attirer l’attention sur les conditions de travail des femmes.
Pendant la semaine violette, l’USS publie sur la plateforme www.14juin.ch des déclarations de femmes contribuant par leur travail à la gestion de la crise, ou issues de branches qui au contraire versent enfin des salaires équitables. Des vendeuses, des gardes d’enfants et des infirmières, ainsi que des postières et des contrôleuses de train, évoquent leur vie professionnelle quotidienne des derniers mois. Toutes n’ont pas pu travailler depuis leur domicile et sont confrontées à des conditions de travail difficiles et à des bas salaires dans leur profession. Par ailleurs, l’USS publiera de nouvelles analyses sur la situation des femmes en matière de rentes et de revenus.
Il est grand temps que les revendications de la grève des femmes soient enfin satisfaites : il faut du respect, du temps, de l’argent. Plus que jamais !